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"CE QUE J'AI VU N'EXISTE PLUS", THOMAS TRONEL-GAUTHIER, GALERIE 22,48m2, PARIS - REVUE D'EXPOSITION, ARTPRESS / 2015

Vue de l'exposition "Ce que j'ai vu n'existe plus", Thomas Tronel-Gauthier, Galerie 22,48m2, 2015

« Ce que j’ai vu n’existe plus » pourrait résonner comme une rengaine mélancolique si les œuvres n’étaient pas là pour révéler la contradiction à laquelle cette sentence fait en réalité référence. Le parcours de l’exposition permet de découvrir ces éléments sur lesquels se porte le regard de Thomas Tronel-Gauthier et de comprendre comment cette affirmation repose subrepticement sur une omission : celle d’un « Eternel retour ».

La trajectoire plastique de Thomas Tronel-Gauthier se dessine à la manière du sillage qui s’étire à la surface de l’eau. Imprimé en creux puis en relief par le liquide, ce phénomène est une des manifestations ordinaires du déplacement de la matière. Ce sont ces formes articulées en motifs, ces traces nées de la rencontre des particules solides, liquides et gazeuses qui constituent le cœur de la quête délicate de cet artiste.
The Last Piece of Wasteland 2 (2014) est extrait d’une série de moulages reproduisant les dessins que la mer imprime sur le sable lorsqu’elle se retire. Gisant au centre de la galerie comme miraculeusement échoué, cet échantillon de plage d’apparence carbonisée semble scinder dans la masse l’éphémère et l’éternel, incarnés par ces formations vouées à disparaître et réapparaître. Photographie énigmatique d’une étape du processus, Le Cratère (2011) met en perspective l’environnement naturel initial et l’espace de la galerie, renforçant la sensation d’extraction. Les formes systématiques produites par l’écoulement de l’eau traversent ainsi l’ensemble du travail de l’artiste. Les sillons creusés par les rivières à travers plaines et montagnes produisent des formes semblables à celles imprimées sur la plage par le mélange des sables : Hanamate - Dessins de sable 1 (2012/2013) est une photographie qui pourrait aussi bien être la vue aérienne d’un estuaire ou d’un delta.

The Last Piece of Wasteland #2, 2014 / Résine teintée / Tinted resin / 116 x 72 cm
Le Cratère, 2011 / Impression numérique sur bâche, oeillets, clous / Digital print on tarpaulin, ringholes, steel nails / 120 x 80 cm
Hanamate - Dessins de sable #1, 2012-2013 / Tirage photographique sur papier hahnemühle / Photographic print on hahnemühle paper / 60 x 80 cm

Parallèlement, Thomas Tronel-Gauthier met au point un procédé plastique dans une série aux couleurs et supports variés dont sont extraites ses récentes Peinture noire (2014/2015) et son Tondo outre-mer (2015). Éprouvant l’élasticité du polymère, la matière du sculpteur emprunte le même chemin que la substance naturelle pour reproduire cette arborescence. A proximité, la porcelaine liquide se substitue aussi à l’eau et vient imprégner les spécimens naturels et artificiels agencés dans le Récif d’éponges (capita vitum) (2010). A la sortie du four, la souplesse d’origine fait place à une précieuse fragilité que la blancheur cristalline finit de souligner.
En vis à vis, Les Oracles (2012/2013) sont des images de champignons atomiques gravées à l’intérieur de grandes huîtres perlières nacrées. On retrouve cette condensation de l’instantané et de l’immuable : l’explosion furtive et les radiations stagnantes inscrites à la surface d’un support dont le recto irisé et le verso minéral âpre contrastent, entre douceur et brutalité.
En retrait, la chorégraphie des reflets du soleil sur l’océan filmée du ciel dans Tahiti – Moorea (2012) achève le parcours sur cette boucle perpétuelle d’un phénomène visuel capturé en un instant disparu.

Tondo Outre-mer, 2015 / Acrylique sur châssis lin / Acrylic, linen canevas / Ø 80 cm
Récif d’éponges (capita vitum), 2010 / Porcelaine blanche / White porcelain / 45 x 41 x 25 cm.
Les Oracles, 2012-2013 / Gravures sur nacre de l’archipel des Tuamotu / Engravings on mother-of-pearl from Tuamotu archipelago

⇒ Découvrir le site internet de Thomas Tronel-Gauthier

⇒ Découvrir le site internet de la galerie 22,48m2

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